Sur les
rEunions mEdiumniques de dEsobsession
L’importance et les BIENFAITs de
la désobsession à
distance Auteur et traduction : (Etude inspirée de l’article de V. R. Costa paru
dans « Revista international de Espiritismo », Année LXXVIII
– N° 11 – Décembre 2003, pages 588-589) |
L’obsession
spirituelle, la plus ancienne des maladies, n’est pas encore incluse de nos jours
dans les traités de pathologie psychiatriques, alors qu’elle est un des
sujets d’étude primordiaux dans le spiritisme. Comme
nous l’explique Allan Kardec dans le livre des médiums [7], l’obsession est
caractérisée par l’emprise d’un esprit désincarné sur une personne
incarnée : « l'obsession,
c'est-à-dire l'empire que quelques Esprits savent prendre sur certaines
personnes. Elle n'a jamais lieu que par les Esprits inférieurs qui cherchent
à dominer ; ……. Les mauvais (esprits), au contraire, s'attachent à ceux sur
lesquels ils trouvent prise ; s'ils parviennent à prendre de l'empire sur
quelqu'un, ils s'identifient avec son propre Esprit et le conduisent comme un
véritable enfant. L'obsession présente des caractères divers qu'il est très
nécessaire de distinguer, et qui résultent du degré de la contrainte et de la
nature des effets qu'elle produit. Le mot obsession
est, en quelque sorte, un terme générique par lequel on
désigne ce genre de phénomène dont les principales variétés sont : l'obsession
simple, la fascination et la subjugation. » [7] Le
diagnostic de ce type de perturbation échappe au domaine de le médecine conventionnelle, et seul le traitement
médiumnique préconisé par la spiritisme peut fournir la véritable cause de ce
type de maladie, ainsi que les moyens thérapeutiques plus en accord avec la
réalité des faits. Toute
tentative d’annulation de l’emprise spirituelle, et de dissuader un
esprit maléfique de pratiquer le mal contre quelqu’un, réalisé dans le
cadre d’une réunion spirite, est appelée désobsession. Généralement
la désobsession peut être comprise comme l’ensemble des activités capables de
conscientiser, d’éclairer, de moraliser et d’éduquer, en accord avec la
morale christique, tous ceux qui s’insurgent contre leur prochain par haine,
vengeance ou par plaisir de tourmenter. Dans
les centres spirites, nous sommes souvent sollicité par des personnes qui
recherchent de l’aide pour des proches perturbés et qui ne peuvent se
déplacer pour être aider directement par la moralisation, la pratique de la
prière, les passes magnétiques couramment pratiquées dans les centres. Nous
connaissons aussi l’importance de la participation volontaire du malade
intéressé par sa guérison et son adhésion spontanée au programme de
réhabilitation spirituel proposé par le centre spirite. Pour
répondre à ces cas particuliers, la désobsession à distance, dans certaines
circonstances, avec l’aide des guides spirituels, et le mérite des personnes
concernés, peut être utilisée avec des espoirs certains de résultats, comme
nous allons le voir ci-après sur des exemples tirés de la revue spirite de
1866. En
février 1866, Allan Kardec publia dans la revue spirite la description d’un
cas psychiatrique traité sans succès par les médecins. La patiente avait
vingt deux ans et vivait dans une ville de province en France. La maladie se
caractérisait par des crises d’agitation psychomotrice avec perte de « Nos guides, consultés
à notre première séance, nous dirent que cette jeune fille était subjuguée
par un Esprit très rebelle, mais que nous finirions par le ramener dans la
bonne voie, et que la guérison qui s'ensuivrait nous donnerait la preuve de
la vérité de cette assertion. » [1] Bien que la malade habitait dans une
autre ville elle fut secourue par le groupe cité par utilisation de la
désobsession à distance : « Nous avons évoqué l'Esprit obsesseur pendant huit jours
de suite, et nous avons été assez heureux pour changer ses mauvaises
dispositions et lui faire renoncer à tourmenter sa victime. En effet, la
malade guérit, comme l'avaient annoncé nos guides. » [2] Ce
récit met en avant les bénéfices des soins à distance. Le trouble
psychiatrique était considéré grave de par la méconnaissance de la vérité
étiologique, mais du point de vue spirite, il s’agissait d’une obsession
causée par l’influence pernicieuse d’un mauvais esprit, comme nous l’explique
plus loin, Allan Kardec : « Le cas est ici bien
évident : voilà une jeune fille présentant tellement les caractères de la
folie, que les médecins s'y sont mépris, et qui est guérie, à plusieurs
lieues de distance, par des personnes qui ne l'ont jamais vue, sans aucun médicament
ni traitement médical, et par la seule moralisation de l'Esprit obsesseur. » [3] Le même article traite d’un autre cas, celui d’un paysan,
atteint d'une folie furieuse. Le groupe médiumnique de la cité de Marmande,
connue par les nombreuses guérisons spirituelles obtenues avec succès, se
chargea de ce problème et, utilisant la même méthodologie, n’a pas rencontré
de grandes difficultés pour vaincre la résistance imposée par
l’obsesseur : « Ainsi, huit jours avaient suffi pour le ramener
(l’obsesseur) à l'état normal, et cela sans aucun traitement physique. Il est
plus que probable que si on l'eût enfermé avec des fous, il aurait tout à
fait perdu la raison. » [4] Déjà à cette époque, un nombre significatif d’obsessions
étaient répercutées en tant que trouble mental, causant une surcharge dans
les hôpitaux psychiatriques, comme cela arrive encore à notre époque dans nos
institutions psychiatriques, montrant de façon évidente la méconnaissance de
la réalité spirituelle dans les milieux académiques. Ce qu’Allan Kardec
commentait il y a plus d’un siècle est encore parfaitement valable de nos
jours : « Les cas d'obsession sont tellement fréquents, qu'il
n'y a aucune exagération à dire que dans les maisons d'aliénés il y en a plus
de la moitié qui n'ont que l'apparence de la folie, et sur lesquels la
médication vulgaire est par cela même impuissante. » [5] Devant ces faits, nous devons considérer l’intérêt de la
pratique des réunions médiumniques de désobsession, et particulièrement le traitement
à distance pour aider les patients qui ne peuvent se déplacer dans les
institutions spirites. De notre point de vue spirite, la désobsession est une
thérapie humaniste très large, capable d’inciter la réhabilitation morale des
malades incarnés et désincarnés ; en effet, les avantages de telles
initiatives sont claires et évidentes, car la personne, libérée de l’emprise
obsessive, pourra avec plus de facilité consacrer ses efforts à sa réforme
intime, alors que l’esprit obsesseur pourra être éclairé et moralisé par les
travailleurs familiarisé avec la charité. A ce propos nous rappelons la pensée d’Allan Kardec : « On ne saurait mettre
sur le compte de l'imagination des cures opérées à distance, sur des
personnes que l'on n'a jamais vues, sans l'emploi d'aucun agent matériel
quelconque. » [6] Cette
étude nous montre que, si ces pratiques de désobsession à distance ont été
réalisées avec succès dans le passé, de nos jours, elles pourront produire
des résultats surprenants avec les avancées de la connaissance et de la
pratique spirite. Il
est recommandé que les groupes médiumniques constitués dans le sein des
centres spirites, incluent dans leurs travaux réguliers des activités de
désobsession à distance. |
Références |
[1-6] Allan
Kardec : Revue Spirite – 9ème
année, N°9, février 1866 - Chapitre XXII, De
l’obsession - Cures d'obsessions, pages 38-43. [7] Allan
Kardec : LM, Chapitre XXIII, De
l’obsession, item 237. [8] Victor Ronaldo Costa : O valor
humanistico da desobsessão à distancia. O atendimento mediunico opera
prodigios (La valeur humaniste de la désobsession à distance. Le traitement médiumnique opère des prodiges) Revista international de Espiritismo,
Année LXXVIII – N° 11 – Decembre
2003, paginas 588-589 –. |
Revue
Spirite (9ème
année, N°9, février 1866 - Chapitre XXII) |
De l’obsession - Cures
d'obsessions, pages 38-43. On nous écrit de Cazères, 7 janvier 1866 : « Voici un deuxième cas d'obsession que nous avons
entrepris et mené à bonne fin dans le courant du mois de juillet dernier.
L'obsédée était âgée de vingt-deux ans ; elle jouissait d'une santé parfaite
; malgré cela, elle fut tout à coup en proie à des accès de folie ; ses
parents la firent soigner par des médecins, mais inutilement, car le mal, au
lieu de disparaître, devenait de plus en plus intense, au point que, pendant
les crises, il était impossible de « Nous avons évoqué l'Esprit obsesseur pendant huit jours
de suite, et nous avons été assez heureux pour changer ses mauvaises
dispositions et lui faire renoncer à tourmenter sa victime. En effet, la
malade guérit, comme l'avaient annoncé nos guides. [2] « Les adversaires du Spiritisme répètent sans cesse que la
pratique de cette doctrine conduit à l'hôpital. Eh bien ! nous, nous pouvons
leur dire, dans cette circonstance, que le Spiritisme en a fait sortir ceux
qu'ils y avaient fait entrer. » Ce fait, entre mille, est une nouvelle preuve de
l'existence de la folie obsessionnelle, dont la
cause est toute autre que celle de la folie pathologique, et devant laquelle
la science échouera tant qu'elle s'obstinera à nier l'élément spirituel et
son influence sur l'économie. Le cas est ici bien évident : voilà une
jeune fille présentant tellement les caractères de la folie, que les médecins
s'y sont mépris, et qui est guérie, à plusieurs lieues de distance, par des
personnes qui ne l'ont jamais vue, sans aucun médicament ni traitement
médical, et par la seule moralisation de l'Esprit obsesseur. [3] Il y
a donc des Esprits obsesseurs dont l'action peut être pernicieuse pour la
raison et Nous avons cité plusieurs cures de ce genre, notamment
dans les mois de février 1864 et janvier 1865, qui contiennent deux relations
complètes éminemment instructives. Voici un autre fait, non moins
caractéristique, obtenu dans le groupe de Marmande. Dans un village, à quelques lieues de cette ville, était
un paysan atteint d'une folie tellement furieuse, qu'il poursuivait les gens
à coups de fourche pour les tuer, et qu'à défaut de gens il s'attaquait aux
animaux de - Mon brave homme, lui dit M. Dombre,
je ne sais qui m'a fait cette réputation ; j'ai réussi quelquefois, il est
vrai, à rendre la raison à de pauvres insensés, mais cela dépend de la cause
de Dès le jour même ils se mirent à l'œuvre. L'Esprit se
montra tout d'abord, comme ses pareils, peu traitable ; petit à petit, il
finit par s'humaniser, et finalement par renoncer à tourmenter ce malheureux. Un fait assez particulier, c'est qu'il déclara n'avoir
aucun sujet de haine contre cet homme ; que, tourmenté du besoin de faire le
mal, il s'en était pris à lui comme à tout autre ; qu'il reconnaissait
maintenant avoir tort et en demandait pardon à Dieu. Le paysan revint au bout
de deux jours, et dit que son parent était plus calme, mais qu'il n'était pas
encore rentré chez lui, et se cachait dans les haies. A la visite suivante,
il était revenu à la maison, mais il était sombre, et se tenait à l'écart ; il
ne cherchait plus à frapper personne. Quelques jours après, il allait à la
foire et faisait ses affaires comme d'habitude. Ainsi, huit jours
avaient suffi pour le ramener à l'état normal, et cela sans aucun traitement
physique. Il est plus que probable que si on l'eût enfermé avec des fous, il
aurait tout à fait perdu la raison. [4] Les cas d'obsession sont tellement fréquents, qu'il n'y a
aucune exagération à dire que dans les maisons d'aliénés il y en a plus de la
moitié qui n'ont que l'apparence de la folie, et sur lesquels la médication
vulgaire est par cela même impuissante. [5] Le Spiritisme nous montre dans l'obsession une des causes
perturbatrices de l'économie, et nous donne en même temps le moyen d'y
remédier : c'est là un de ses bienfaits. Mais comment cette cause a-telle été reconnue, si ce n'est par les évocations ?
Les évocations sont donc bonnes à quelque chose, quoi qu'en disent leurs
détracteurs. Il est évident que ceux qui n'admettent ni l'âme
individuelle, ni sa survivance, ou qui, s'ils l'admettent, ne se rendent pas
compte de l'état de l'Esprit après la mort, doivent regarder l'intervention
d'êtres invisibles, en pareille circonstance, comme une chimère ; mais le
fait brutal du mal et des guérisons est là. On ne saurait mettre sur le
compte de l'imagination des cures opérées à distance, sur des personnes que
l'on n'a jamais vues, sans l'emploi d'aucun agent matériel quelconque.
[6] La maladie ne peut être attribuée à la pratique du Spiritisme,
puisqu'elle atteint même ceux qui n'y croient pas, et des enfants qui n'en
ont aucune idée. Il n'y a pourtant ici rien de merveilleux, mais des effets
naturels qui ont existé de tout temps, que l'on ne comprenait pas alors, et
qui s'expliquent de la manière la plus simple, maintenant que l'on connaît
les lois en vertu desquelles ils se produisent. Ne voit-on pas, parmi les vivants, des êtres méchants en
tourmenter d'autres plus faibles, jusqu'à les rendre malades, à les faire
mourir même, et cela sans autre motif que le désir de faire le mal ? Il y a
deux moyens de rendre la paix à la victime : la soustraire d'autorité à leur
brutalité, ou développer en eux le sentiment du bien. La connaissance que
nous avons maintenant du monde invisible nous le montre
peuplé des mêmes êtres qui ont vécu sur la terre, les uns bons, les autres
mauvais. Parmi ces derniers, il en est qui se complaisent encore au mal, par
suite de leur infériorité morale, et qui n'ont pas encore dépouillé leurs
instincts pervers ; ils sont au milieu de nous comme de leur vivant, avec la
seule différence qu'au lieu d'avoir un corps matériel visible, ils en ont un
fluidique invisible ; mais ce n'en sont pas moins les mêmes hommes, au sens
moral peu développé, cherchant toujours les occasions de faire le mal,
s'acharnant sur ceux qui leur donnent prise et qu'ils parviennent à soumettre
à leur influence ; d'obsesseurs incarnés qu'ils étaient, ils sont obsesseurs
désincarnés, d'autant plus dangereux qu'ils agissent sans être vus. Les
éloigner par la force n'est pas chose facile, attendu qu'on ne peut les
appréhender au corps ; le seul moyen de les maîtriser, c'est l'ascendant
moral à l'aide duquel, par le raisonnement et de sages conseils, on parvient
à les rendre meilleurs, ce à quoi ils sont plus accessibles à l'état d'Esprit
qu'à l'état corporel. Dès l'instant où on les a amenés à renoncer
volontairement à tourmenter, le mal disparaît, si ce mal est le fait d'une
obsession ; or, on comprend que ce ne sont ni les douches, ni les remèdes
administrés au malade qui peuvent agir sur l'Esprit obsesseur. Voilà tout le
secret de ces guérisons, pour lesquelles il n'y a ni paroles sacramentelles,
ni formules cabalistiques : on cause avec l'Esprit désincarné, on le
moralise, on fait son éducation, comme on l'eût fait de son vivant.
L'habileté consiste à savoir le prendre selon son caractère, à diriger avec
tact les instructions qu'on lui donne, comme le ferait un instituteur
expérimenté. Toute la question se réduit à ceci : Y at-
il, oui ou non, des Esprits obsesseurs ? A cela on répond ce que nous avons
dit plus haut : Les faits matériels sont là. On demande parfois pourquoi Dieu permet aux mauvais
Esprits de tourmenter les vivants. On pourrait avec autant de raison demander
pourquoi il permet aux vivants de se tourmenter entre eux. On perd trop de
vue l'analogie, les rapports et la connexité qui existent entre le monde
corporel et le monde spirituel, qui se composent des mêmes êtres sous deux
états différents ; là est la clef de tous ces phénomènes réputés surnaturels. Il ne faut pas plus s'étonner des obsessions que des
maladies et autres maux qui affligent l'humanité ; elles font partie des
épreuves et des misères qui tiennent à l'infériorité du milieu où nos
imperfections nous condamnent à vivre, jusqu'à ce que nous nous soyons
suffisamment améliorés pour mériter d'en sortir. Les hommes subissent ici-bas
les conséquences de leurs imperfections, car s'ils étaient plus parfaits, ils
n'y seraient pas. |