Obsession et DESOBSESSION COLLECTIVE

Sergio Thiesen

 

Traduction : Antoine LONG – Centre d’Etudes Spirites André Luiz

(Article de Sergio Thiesen publié dans la revue spirite brésilienne

« Reformador », décembre 1999, pages 368-370.)

 

 

Après vous avoir présenté des exemples sur la désobsession à distance décrits par Allan Kardec dans la Revue Spirite de 1866, nous vous proposons ce mois-ci une étude sur l’obsession et la désobsession collective.

 

Le phénomène d’obsession peut se produire d’Esprit désincarné à Esprit incarné, d’Esprit incarné à Esprit désincarné, entre Esprits incarnés, mais aussi entre Esprits désincarnés.

 

Lorsque le processus d’obsession est profond, il se créée des courants mentaux entre les Esprits concernés qui les lient de façon plus ou moins forte entre eux.

 

Dans le cas de l’obsession collective, la fréquence vibratoire de l’Esprit, qu’il soit malade ou prisonnier dans le bas astral est un registre d’identification qu’il irradie, et qui possède des liens mentaux, fluidiques avec tous ceux qui vécurent (ou qui vivent encore) le même drame aussi bien en tant que victime que responsable.

Ces liens sont tellement forts que les Esprits semblent liés entre eux, et que l’éclaircissement ou le sauvetage d’un des Esprits du groupe peut devenir bénéfique et aider l’ensemble du groupe d’Esprits concernés par cette obsession collective.

 

C’est à partir d’un article de Sergio Thiesen publié dans la revue spirite Brésilienne « Reformador » de Décembre 1999, que nous vous présentons cette étude sur l’obsession et la désobsession collective : L’auteur nous présente son expérience dans le centre spirite dans lequel il travaillait, et les enseignements qu’ils en ont tirés.

 

Généralités sur l’obsession :

L’obsession est un des plus grand fléau de l’humanité. Les liens douloureux établis entre les âmes qui vivent sur notre planète, surgirent et se perpétuèrent pendant des millénaires emprisonnant les âmes entre elles.

Avec des racines dans l’égoïsme incontrôlé, nous vivons encore immergés dans l’ombre, et liés à d’autres Esprits qui agissent aussi bien sur les individus que sur les collectivités, les institutions, les familles, les cités, les peuples, empêchant le désir encore peu développé en nous de Rédemption et de Libération.

 

Dans la codification, Allan Kardec étudie l’obsession dans « Le Livre des Médiums » [1]. Dans le chapitre XXIII, il traite le cas des médiums obsédés et des moyens pour se protéger et la combattre, dans les cas simples de fascination et de subjugation.

 

Dans des œuvres complémentaires, l’Esprit André Luiz étudie le sujet avec plus de détails, publiant même une œuvre spécifique de titre « Désobsession » [2] en 1946.

Dans tout le Brésil, dans les centres spirites, des réunions médiumniques dédiées au traitement de l’obsession ont été créés. Ces réunions sont caractérisées par des dialogues fraternels et des éclaircissements aux obsesseurs amenés par les guides spirituels et qui se manifestent dans les réunions par la psychophonie.

 

Herminio C. Miranda [1] dans son livre « Dialogue avec les ombres » [3], écrit en 1979, approfondit le thème en valorisant encore plus la doctrination des Esprits [2] et l’attention individuelle.

 

L’Obsession collective entre Esprits :

Dans les œuvres d’André Luiz, obtenues par la médiumnité de Francisco Candido Xavier, comme dans celles d’autres auteurs spirituels, tels que Manoel Philomeno de Miranda, il y a des références à des manifestations de groupes d’Esprits liés entre eux par certains fait qui sont décrit dans ces œuvres.

 

Après de nombreuses années d’expérience dans les réunions de désobsession, nous avons notés, dans de nombreux cas, la présence de groupes plus ou moins grands d’Esprits qui étaient identifiés par les personnes participantes aux réunions ou par des médiums voyants comme responsables de l’influence nocive sur les malades traités pendant la réunion.

 

Selon le cas il y a, ou il n’y a pas, de manifestation par psychophonie d’une des entités qui faisait partie des groupes et du processus obsessif.

 

Etudes de cas d’obsessions collectives entre Esprits :


Nous allons passer maintenant à l’étude de quelques cas ou situations qui illustrent bien la nécessité de prendre en considération le groupe d’Esprit, augmentant ainsi les bénéfices du traitement.

 

1er cas

Souvent, il apparaît, ou est amené en réunion, un Esprit qui s’est désincarné violemment comme victime de la guerre. Ce sont des Esprits qui, après avoir passé un temps plus ou moins long depuis le conflit (parfois des siècles), se présentent mutilés, ressentent des douleurs physiques intenses dans différentes parties du corps, ressentent la faim, le froid, et souvent ils ne savent pas qu’ils sont désincarnés.

 

Contexte

Ce contexte se présente quand nous commençons le traitement d’une personne incarnée, malade, avec les plus diverses pathologie physiques ou mentales, telles que la dépression, le syndrome de panique, la schizophrénie.

D’autre fois ce contexte est apporté par la spiritualité, elle-même, sans qu’il y ait une relation avec un incarné identifié en début de séance.

Presque toujours l’incarné fut un des agresseurs ou le responsable de la situation décrite dans le conflit, et c’est quand le contexte complet est traité, avec la récupération et l’accompagnement de toutes les victimes, que son amélioration peut survenir quelques temps après, indépendamment du traitement médical concomitant.

D’autres fois le patient est une des victimes et, en plus de se trouver dans une autre existence corporelle, quelque chose de lui même, au travers de liens subtils, par un phénomène de résonance, le maintient encore attaché à cette expérience douloureuse du passé, avec des répercussions négatives en lui même contribuant et générant sa maladie actuelle.

 

Traitement

C’est avec l’aide de la prière, du dialogue fraternel et consolateur, et des recours à la fluidothérapie (passes), que peuvent être obtenus des signes de récupération de leurs maux physiques et moraux.

A l’occasion de ces traitements, les médiums peuvent percevoir la scène de la dernière bataille et la présence de nombreux Esprits dispersés sur le champ, agonisants, déguenillés, avec des uniformes déchirés, sales, entassés parmi les cris, les gémissements, les armes éparpillées…

Ce cadre est plein de vie, indépendamment de la durée du temps passé depuis le conflit.

 

Ce n’est qu’en abordant le traitement de façon collective que, tous pourront recevoir les bénéfices du traitement, pourront récupérer et être conduit vers des hôpitaux et des colonies spirituelles et que la résolution morale du drame et la libération de la victime et de tous ceux qui y sont liés seront effectives. A cela suit, généralement une amélioration clinique significative du patient.

Tout le développement des différentes étapes du traitement est guidé par les médiums voyants.

 

Autres cas analogues

Des situations analogues ont été générées par les guerres, les révolutions, les conflits armés en général et malgré le poids du temps, les conséquences perdurent jusqu’à ce que tout les problèmes soient traités et harmonisés.

Ce sont de véritables puits d’Esprits, qui sans l’apport d’énergies extérieures bénéfiques, et par ignorance des moyens qui pourront les libérer, restent à l’état de stagnation, souffrant et faisant souffrir, consciemment et inconsciemment, par action directe ou indirecte ou par des phénomènes de résonances psychiques.

 

Certains des cas traités concernent des guerres ou des batailles connues de l’histoire, mais la majorité concerne des situations inconnues.

Une des situations dont je me souviens se déroulait dans la région de Hiroshima où stagnaient des millions d’Esprits victimes des radiations ionisantes à la fin de la seconde grande guerre.

Une autre réunion récente concernait le traitement des victimes des conflits ethniques entre des minorités d’Afrique et du Kosovo.

Dans ces différentes situations, beaucoup d’Esprits sont sauvés et emmenés dans les hôpitaux du plan spirituel.

 


2ème cas

Une autre situation est celle d’Esprits désincarnés à la suite de maladies diverses plus ou moins longues, qui manifestent par psychophonie leurs douleurs, leurs limitation fonctionnelles, et qui ont l’impression d’être encore dans leur lit d’hôpital, dans le centre de soin où ils sont restés très longtemps jusqu’au moment où ils peuvent être enfin aidés.

Spontanément ou suite à nos questions, ils se référent à de nombreux autres malades qui se trouvent dans des situations similaires et dans la même ambiance hospitalière.

 

Traitement

Une fois confirmée cette réalité par les médiums du groupe, après le traitement du cas initial, nous dédions l’étape suivante aux autres Esprits, avec des techniques appropriées afin de les atteindre et de les aider tous, afin de modifier leurs conditions périspirituelles dans la propre ambiance dans laquelle ils se trouvent, pour être ensuite amenés vers les centres d’assistance spirituelle.

 

Il y a déjà eu des cas où le guide spirituel proposa de poursuivre le traitement dans certains hôpitaux de notre ville pour aller chercher les Esprits dans le lieu même où ils se trouvaient.

 

Autres cas analogues

Nous avons eu l’opportunité de traiter des cas similaires, mais cette fois-ci cela concernait des victimes d’épidémie de la peste bucolique en Europe, il y a plusieurs siècles, où des cas de suicides collectifs dans des tribus indigènes d’Amazonie en 1991.

 

La distance au lieu où se sont produits les faits, comme le déphasage dans le temps passé entre les événements d’origine et le moment du traitement, n’empêche en rien que ces Esprits puissent être aidés et traités.

 

3ème cas

Parfois des victimes d’accidents d’avions, de trains, de tremblements de terre, d’inondations, d’incendies, d’ouragans, sont amenés dans les réunions de désobsession.

 

Qu’ils soient proches de nous ou oublié dans le passé, ces Esprits se retrouvent ensemble, dans de grandes souffrances et nécessitent des énergies extérieures pour être sauvés.

Lorsqu’une de ces victimes est amené, nous cherchons à dédier l’étape suivante à la recherche de groupes d’entités avec des souffrances analogues, liés entre elles et à celui qui fut amené initialement. Nous recherchons aussi à réaliser des traitements dans les régions où a eu lieu la catastrophe postérieurement à l’acheminement des Esprits dans notre réunion.

 

4ème cas

Une dernière situation commune que nous souhaitons rappeler est celle des Esprits prisonniers dans les régions du bas astral par des « mages », des « génies du mal », des « dragons [3] » ou d’autres créatures maléfiques, qui dans leurs bases édifiées, se maintiennent pendant des siècles en dominant, maltraitant les plus faibles et les plus malades.

Ce sont alors des vues de cachots, des cavernes, d’ambiances infectées au milieu de rats, de chauves souris etc… qui s’offrent aux médiums voyants.

Dans ces cas extrêmes, le traitement collectif doit être orienté autant sur les hordes d’obsesseurs, organisées hiérarchiquement en véritables empires du mal, qu’aux victimes désincarnées, sans pour autant oublier leur action sur les personnes et les institutions sur terre.

 

La hiérarchie du bas astral est, selon notre expérience, quelque chose d’impressionnant et a été l’objet d’études de la part de l’Esprit Aureo dans son livre « Universo e Vida » [4] psychographié par Hernani T. Sant Anna (FEB).

Pour ce type de situations, il existe des recours aussi bien pour aider ceux qui sont maintenus dans des prisons que pour neutraliser l’action des bourreaux.

Lorsque un de ces leaders est amené, un nombre appréciable de victimes appartenant aux 2 cotés de la vie sont libérés en même temps.

Plus importants sont les pouvoirs ou les maléfices de ces « tyrans », plus grand seront les bénéfices et le nombre de créatures libérées après la capitulation et l’éloignement définitif des Esprits tortionnaires

 

Nous voulons souligner aussi l’importance de la quantité d’Esprits liés à chaque cas, aussi bien du coté des bourreaux, que du coté des victimes incarnées et désincarnées.

 

A titre d’exemple, je me souviens que, récemment, dans une de nos réunions, une sœur communiquant par psychophonie désira nous parler. Elle nous conta qu’elle avait entendu dire que nous pouvions l’aider et nous exposa son problème. Elle était responsable d’un groupe d’enfants qui étaient prisonniers dans les régions du bas astral sous l’influence des « Esprits des ténèbres ». Sans nous poser de questions sur les causes de cette situation, à l’aide de recours spécifiques, nous avons pu constater la libération et la migration de ce  groupe d’entités en direction d’un jardin d’enfant, proche d’un hôpital du plan spirituel, dans une colonie proche de la Terre.

La sœur qui avait sollicité notre aide, accompagna tout le traitement jusqu’à la libération du dernier enfant, et nous remercia avec émotion.

L’édification et l’organisation du bas astral s’écroulèrent sous l’impact des vibrations de haute fréquence envoyées par le plan spirituel.

 

Comment traiter ces situations collectives ?

A partir des premiers cas de désobsession collective rencontrés, nous avons développé quelques techniques pour aider, non seulement l’Esprit qui se communiquait (comme représentant le groupe) mais aussi tout le groupe collectivement.

Ces méthodes furent testées et à mesure qu’elles purent être répétées dans des situations similaires avec des résultats également positifs, elles furent incorporées comme méthode de traitement.

 

Dans la mesure où le responsable de la réunion peut (i) vérifier attentivement devant chaque cas traité, la présence d’autres Esprits comme dans les exemples cités, soit par sa sensibilité, soit par l’intermédiaire de médiums voyants du groupe, il doit (ii) se prédisposer à étendre le traitement à tous les autres Esprits concernés, sans délaisser bien sûr celui qui a été choisi par le plan supérieur pour servir d’intermédiaire à ce travail collectif.

La fréquence vibratoire de l’Esprit communicant, qu’il soit malade, prisonnier dans le bas astral est un registre d’identification qu’il irradie, et qui possède des liens mentaux, fluidiques avec tous ceux qui vécurent (ou qui vivent encore) le même drame aussi bien en tant que victime que responsable.

Après le constat et le dialogue initial, le responsable de la réunion doit (iii) projeter des énergies mentales, en connaissance de cause de la situation qui lie ce groupe d’Esprits, de façon à atteindre leurs nécessités spirituelles, et de modeler par exemple la récupération de l’intégrité physique, la santé du périsprit ou la libération des liens qui les maintiennent captifs.

Après cette étape fondamentale, il devient nécessaire de (iv) conduire tout le groupe vers les régions de l’Astral où sont situés les hôpitaux et les zones de trie pour que le traitement puisse se poursuivre et être finalisé, sous la direction des bienfaiteurs de l’au delà.

 

La conduite des Esprits par l’intermédiaire de l’énergie mentale et vitale du médiums « doctrinateur [4] » est accompagnée par les médiums jusqu’à son aboutissement, et l’assurance que tous les Esprits du groupe ont été aidés et accompagnés effectivement jusqu’à l’hôpital spirituel.

Chaque groupe de travail compte sur la protection nécessaire des groupes d’assistance spirituelle et conserve une relation géographique avec ces centres.

 

Dans la désobsession collective, on ne doit négliger aucune des précautions attenantes au travail médiumnique en général, comme (i) la préparation des médiums, du coordinateur de la réunion et de la structure du groupe, le dialogue fraternel,  la prière et la fluidothérapie…

(ii) L’énergie vitale du groupe, la cohésion et la force du courant mental et (iii) le suivi par la voyance sont aussi essentiels pour un bon travail.

 

Certains peuvent se demander pourquoi ne pas laisser la spiritualité réaliser ses tâches dans le monde spirituel, pour la même raison que nous n’attendons pas que la spiritualité fasse pour nous et résolvent dans le monde spirituel toutes nos attentes individuelles par l’intermédiaire de la médiumnité.

 

Nous rappelons de plus, que l’extension que cette activité de désobsession a prise, a commencé à partir de l’expérience du traitement de cas individuels et qu’elle s’est développée a mesure que nous constations la présence d’autres Esprits liés à chaque cas et que nous nous proposions de les aider.

 

CONCLUSION


Pour conclure cette étude sur la désobsession collective nous souhaitons faire ressortir différents points importants :

 

1-     les processus obsessifs concernant un grand nombre de victimes et de bourreaux sont courants ;

2-     les situations de dépendances, accumulées au cours du temps, embrassent des questions morales et karmiques, et lient les êtres entre eux. Ces situations sont graves, fréquentes et possèdent d’énormes capacités pour générer des maladies et des psychopathologies humaines ;

3-     pour cette raison les résultats des traitements collectifs sont comparativement plus importants ;

4-     les recours fondamentaux pour étendre le traitement à des groupes d’Esprits sont les mêmes que ceux des travaux de désobsession classique, bien orientés, mais sont augmentés de certaines qualités et conditions ;

5-     les recours d’origine spirituelle pour cette expansion qualitative et quantitative du traitement de désobsession sont augmentés à mesure que le travail du groupe se développe dans ce sens ;

6-     le plan spirituel supérieur est très intéressé par la création de nouveaux groupes pour ce type de travail, afin d’aider à rétablir l’équilibre dans ces douloureux cadres qui existent dans notre monde.

 

Références bibliographiques

 

1-      KARDEC, Allan,

Le Livre des Esprits.

2-      XAVIER, Francisco Candido, par l’Esprit André Luiz,

Desobsessao (Désobsession), Ed. FEB, 1946.

3-      MIRANDA, Herminio C.,

Dialogo com as Sombras (Dialogue avec les Ombres), Ed. FEB, 1976.

4-      SANT’ANNA, Hernani T., par l’Esprit Aureo

Universo e Vida (Univers et Vie), Ed. FEB, 1978.

5-      AZEVEDO, José Lacerda,

Espirito e Materia, Novos Horizontes para a Medecine (Esprit et matière, Nouveaux Horizons pour la Médecine), Ed. Palloti, 1998.

 



[1] Journaliste et auteur spirite très connu au Brésil.

[2] Synonymes : éclaircissement, moralisation.

[3] Les dragons, n’existent pas, toutefois cette terminologie est utilisée dans certains livres médiumniques pour représenter l’apparence fluidique de certains esprits ou entités mauvais.

[4] Le médium qui va discuter avec l’Esprit perturbé, pour l’éclairer sur sa situation et le guider,est désigné au brésil par ce terme.